Je suis née le 1er octobre 1974, un mercredi, dans le XIVe arrondissement de Paris, Port Royal, à 3h40 du matin, sous le signe de la balance, planète mercure. J'étais toute plissée comme les fameux chiens de luxe, les Shar-Peï. Très tôt, très vite, il fallait que je bouge, que ce soit pour nager, faire du vélo ou marcher tout simplement. A un an, ma mère m'habillait, je me déshabillais derrière pour me rhabiller ensuite, seule. J'ai toujours eu besoin de faire du sport pour canaliser mon énergie. Très jeune déjà, j'étais attirée par l'eau. A six mois, la couche au derrière, dès que ma "mémé " avait le dos tourné, je filais comme une flèche " empotée " vers la mer : je n'ai d'ailleurs jamais atteint mon but. Ce n'est qu'en Afrique où j'ai passé mon temps dans l'eau que j'ai réussi seule à apprendre à nager et à plonger. J'ai passé beaucoup de temps avec mon grand-père et ma grand-mère maternels, qui ont beaucoup compté pour moi, et comptent toujours. Comme mes parents étaient encore étudiants lorsque je suis née (cadette), nous n'avions pas beaucoup d'argent et nous vivions à 5 adultes et deux enfants sans oublier Kiki le chien qui dormait avec moi, dans un petit trois pièces. Ma grand-mère faisait des ménages et de la couture pour les boutiques de la rue de Rennes. Ma " mémé " est une locomotive, je crois que je tiens d'elle. On volait des pommes et des poires avec elle, on allait à la pêche Cet apprentissage de la vie avec ma " mémé " a été très positif, c'était un moteur de vie.
L'ÉCOLE
J'ai peu de souvenirs de la maternelle, sauf que je m'ennuyais, je n'ai jamais beaucoup aimé l'école. J'ai vécu ma meilleure période à l'école primaire, à l'école Montparnasse, où j'avais beaucoup d'amis. A la sortie, je faisais un détour pour raccompagner des copains. Et puis, entre l'école et chez moi, il y avait les Galeries Lafayette Le bonheur. J'ai eu une période où tous les soirs en sortant de l'école, j'allais fouiner là-bas. Je rentrais tard chez moi, vers 20h30, ma mère appelait les flics. Je ramenais des boules de savon pour le bain. Je ne me suis jamais fait prendre Le mercredi, j'allais à la danse, je prenais le 58 pour aller au centre du Marais. La première fois, je me suis trompée de sens. Sur le chemin de la danse, il y avait une petite librairie qui vendait des bonbecs (elle existe toujours) où j'essayais de piquer des bonbons. J'avais 5 francs d'argent de poche par semaine, une figurine de Schtroumf coûtait 5 francs. C'était soit les bonbons, soit le Schtroumf C'était le Schtroumf et la débrouille pour une petite fraise ou un réglisse.
Puis, vers 10 ans, je me suis retrouvée dans deux autres écoles : Pleyel et la Schola cantorum. A Pleyel, il fallait se battre, j'étais un peu le vilain petit canard du cours, toutes les petites filles étaient lisses, blondes, en rose, nickel quoi. Moi, je traînais toujours le même vieux justaucorps et des pointes noires. Le premier cours, on s'est moqué de moi.
Ça m'a beaucoup appris.