LE THÉÂTRE ET LE CINÉMA
Au début, je suis tombée dans le cinéma tout à fait par hasard : " castings sauvages ", comme on dit dans le métier. Cela n'a duré qu'un temps. J'ai fait un peu de théâtre vers l'âge de 14 ans, au collège. A la fin de l'année, il y avait un concours des lycées et des collèges d'Île-de-France au Théâtre Montpensier de Versailles. Nous répétions Les femmes savantes. C'est là que tout a commencé. Je me suis sentie tellement bien sur scène et dans ce théâtre, l'ambiance, les pièces de costumes, les loges, les petits couloirs poussiéreux… J'ai ensuite continué, j'ai pris un an et demi de cours au cours Florent où ce fut du débroussaillage : c'était trop surfait. Moi, je sortais de la danse, je pensais qu'il y allait avoir des cours un peu " physiques ". C'était un défilé de mannequins. Je me suis donc dirigée vers les cours de l'Actor's Studio, puis les cours de Chaillot, puis chez Jean-Louis Martin Barbaz au Petit Studio d'Asnières et chez Nita Klein. Dans chaque cours, il y avait quelque chose à prendre pour se faire sa propre technique, sa " cuisine ". Après, j'ai galéré comme tout le monde, et ce n'est pas terminé. J'ai eu de la chance dans mon parcours jusqu'à maintenant et un réalisateur m'a fait confiance et m'a donnée un rôle au cinéma.
Mais la toute première fois que j'ai fait du théâtre, c'était Place Beaubourg. Il y avait un petit homme qui faisait jouer les gens de la rue, la plupart du temps, c'était Les Misérables. Un jour, je regardais, ma peluche dans les bras et il m'a demandé de venir, car il cherchait une Cosette. Alors j'ai joué Cosette, avec mon Nounours. Je passais souvent par la Place Beaubourg pour aller à la danse. Ce petit homme y est toujours, sauf que maintenant, il a les cheveux blancs.
J'ai passé la plus grande partie de mon enfance et de mon temps au cinéma, où mes parents m'ont très tôt emmenée. Dès l'âge de 7 ans, j'y allais avec mon frère, surtout dans les petits cinémas d'arts et d'essais. Mon premier film, Les enfants du paradis de Marcel Carné. Nous n'avions pas la télévision, alors nous allions au cinéma le St-Lambert et le Ranelagh. Le deuxième film fut Drôle de drame, toujours de Marcel Carné. Mes parents avaient eu la bonne idée d'enregistrer la bande son du film sur une cassette audio, et nous l'écoutions le soir pour nous endormir… Je l'ai d'ailleurs conservée, et je connais les dialogues de chaque personnage par cœur. Nous allions voir les festivals de films et les cycles Franck Capra, Billy Wilder, Georges Cukor, Jouvet, Clouzot, Michel Simon, René Clément, Carné, et bien d'autres… Ce n'est qu'à 21 ans que j'ai eu un téléviseur.
Je crois que le cinéma et les salles de théâtre sont les seuls endroits où je me sens vraiment bien. Les films font du bien. Parfois, ma mère faisait du " terrorisme " culturel, et à 8 ans, m'emmenait voir le cycle Woody Allen. Évidemment, je n'ai rien compris et je lui ai fait une vie d'enfer. Les films et le cinéma sont ma bouée de sauvetage. Parfois, je vais au théâtre juste pour être dans le lieu, peu importe la pièce.

 

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